Double championne olympique du triple saut, Françoise Mbango Etone est une figure emblématique de l’athlétisme camerounais et une source d’inspiration pour tout un continent. Son parcours exceptionnel, marqué par le courage, le travail acharné et une foi inébranlable, fait d’elle une véritable pionnière du sport africain.
Un palmarès olympique historique
Le 23 août 2004, aux Jeux Olympiques d’Athènes, Françoise Mbango entre dans la légende en remportant la médaille d’or du triple saut. Elle réalise deux bonds à 15,30 mètres, établissant un nouveau record d’Afrique et battant son propre record personnel de 25 centimètres. Ce jour-là, elle devance la Grecque Hrysopiyi Devetzi (15,25 m) et la Russe Tatyana Lebedeva (15,14 m), grande favorite de l’épreuve.
Quatre ans plus tard, lors des Jeux Olympiques de Pékin en 2008, elle réitère l’exploit avec un saut à 15,39 mètres, confirmant sa domination sur la discipline. Ce saut reste encore aujourd’hui un record africain. Elle devient ainsi double championne olympique, un exploit rare dans l’histoire de l’athlétisme africain.
Elle est également la première femme de l’histoire olympique à franchir cinq fois les 15 mètres dans une même compétition.
Une pionnière pour le Cameroun et pour l’Afrique
Avec ses victoires à Athènes et à Pékin, Françoise Mbango offre au Cameroun sa première médaille d’or olympique. Elle devient également la première Africaine à inscrire son nom au palmarès du triple saut féminin depuis l’introduction de la discipline aux JO en 1996.
Mais son parcours ne s’arrête pas là : elle a aussi été vice-championne du monde en 2001 et 2003, ainsi qu’aux Championnats du monde en salle en 2003, consolidant son statut d’athlète de classe mondiale.
Un parcours forgé dans la solitude et le sacrifice
Née le 14 avril 1976 au Cameroun, Françoise Mbango mesure 1,76 m pour 64 kg. En 2004, elle s’entraîne seule, sans encadrement technique digne de son niveau. Elle fait appel à sa sœur cadette pour l’aider dans sa préparation, et bénéficie d’une bourse de la Solidarité Olympique, qui sera déterminante dans sa réussite.
Sa déclaration après sa victoire à Athènes est restée célèbre :
« Je suis vraiment très heureuse. Les dernières années, je voulais gagner des médailles mais il y avait soit trop de stress, soit trop d’émotion… Et, gagner ici, la terre où sont nés les Jeux Olympiques, c’est formidable. J’espère que cette médaille fera en sorte que dans mon pays et en Afrique on comprenne que les sports individuels peuvent unir le monde dans un stade, qu’on donne de la considération aux athlètes, qu’on fasse un effort pour qu’ils puissent s’entraîner dans de bonnes conditions. Moi, je m’entraîne seule, je n’ai que ma foi. »
Après les Jeux de 2004, elle prend une pause pour étudier aux États-Unis et fonder une famille, avant de revenir au plus haut niveau pour briller à Pékin.
Un engagement pour l’avenir de la jeunesse
Fidèle à sa vision d’un sport porteur de transformation, Françoise Mbango décide de s’engager après sa carrière dans le domaine de l’éducation et de la formation sportive. En 2021, elle fonde un centre à Yaoundé, dédié à l’éducation physique et à la formation de qualité dans le sport.
Ce projet reflète son désir de transmettre son savoir-faire aux jeunes générations, de favoriser l’émergence de nouveaux talents et de contribuer au développement du sport en Afrique. À travers cette initiative, elle se positionne comme un modèle d’inspiration, œuvrant pour un avenir où les jeunes athlètes africains auront accès aux meilleures conditions d’entraînement et d’accompagnement.
Françoise Mbango Etone n’est pas seulement une championne, elle est une femme de conviction, de courage et d’ambition, qui incarne l’excellence et la résilience du sport africain. Son héritage dépasse les pistes d’athlétisme : elle inspire, forme et élève la jeunesse d’un continent qui croit en ses rêves.
