Vincent PORTRAIT ABOUBAKAR Comme du bon vin

Né le 22 janvier 1992 à Garoua dans le Nord du Cameroun et à 30 ans sonnés, à ce jour, Vincent Aboukar est comme du bon vin, plus il vieillit, plus il se bonifie. Longtemps à l’ombre d’Eto’o au sein des Lions Indomptables du Cameroun, il a attendu patiemment son heure et est devenu aujourd’hui le capitaine et l’âme de cette sélection. Tout un symbole. Le chemin parcouru par ce timide gamin de Garoua n’a pourtant pas été un fleuve au cours facile.

l’âge de douze ans, Vincent Aboubakar frappe les esprits avertis à l’occasion de la Coupe Top, une compétition organisée pour des milliers venues de toutes les régions du pays et servant de détection pour l’Ecole de Footballdes Brasseries du Cameroun, basée à Douala. Il délaisse ses dépannages comme gardien de buts pour se concentrer exclusivement au poste d’avant-centre de pointe et termine meilleur buteur. Retenu, il passe une année dans ce Centre de formation qui a vu passer Géremi Njitap, Rigobert Song, Samuel Eto’o, Salomon Olembe, Patrick Suffo, Pierre Wome Nlend, Daniel Ngom Kome, etc ….

Une référence au Cameroun et en Afrique à l’époque. « Vincent évoluait dans l’équipe dénommée Wembley F.C lors de ce tournoi. Il a émerveillé tout le monde avec son habileté balle au pied. Il parvenait à éliminer facilement ses adversaires et c’est lui qui faisait toujours la différence. Et logiquement il a intégré le Centre de formation des Brasseries », se souvient Alain Djibril Kada, ancien coordinateur technique du Centre de Formation de Coton Sport. Ses qualités ne laissent pas indifférents les observateurs avertis. Après un bref passage dans le Léopard de Garoua à l’âge de 14 ans, le futur capitaine des Lions est repéré par le club phare de sa ville natale, Coton Sport de Garoua. Il y entame sa véritable carrière de footballeur. En 2008, il remporte le championnat national des U 18 en terminant meilleur buteur de la compétition. Il est automatiquement sélectionné pour participer à la Can U 17 en Algérie en mars 2009. Très vite, il est surclassé à l’équipe seniors de Coton Sport.. Le jeune Aboubakar fait aussitôt parler de lui et termine meilleur buteur de la saison avec 20 buts, couronné par son premier titre de champion du Cameroun avec Coton Sport. Entretemps, il effectue un test concluant en Espagne, au Real Valladolid, mais son club lui demande de patienter encore, vue sa relative jeunesse. Proposition qu’il accepte très respectueusement et rentre au Cameroun, s’aguerrir dans le championnat local. Moussa Touré, secrétaire général de Coton Sport de 2007 à 2017 témoigne « C’était un garçon talentueux et travailleur qui ne parlait pas beaucoup. Je me souviens de son premier match international. C’était au Gabon en Ligue des Champions contre Manga Sport. Il m’a dit qu’il ne pouvait pas voyager car il rentrait d’essais en Europe. Mais finalement il a voyagé, pris part au match et a marqué trois buts. Le jour où je l’ai connu, ce fût en régional avec Coton juniors, il a driblé toute l’équipe adverse avec des passements de jambes avant de signer un but à la Georges Weah ». Il prend ainsi vraiment son envol lors de la saison 2009-2010. Peu avant la coupe du Monde 2010, le sélectionneur du Cameroun, Paul Le Guen organise à Yaoundé un stage de détection pour les locaux. Aboubakar sort du lot et est retenu pour la phase finale de coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud, le seul joueur local camerounais de l’expédition. Il se retrouve au sein d’une sélection pleine de prestigieux noms : Rigobert Song, Samuel Eto’o, Gérémi Njitap, Carlos Kameni et bien d’autres encore. Il impressionne et gagne le respect de ses illustres coéquipiers. « Le groupe a très vite compris qu’on ne l’avait pas appelé pour faire le nombre ou parce qu’il fallait un local, mais pour son talent. S’il était très respectueux sur le terrain, il était plein de culot sur le terrain. Les autres joueurs ont vite compris qu’il pouvait aider à gagner les matches, ce qui rend toujours les choses plus faciles pour se faire accepter », avouera Paul Le Guen. A 18 ans, il est ainsi l’un des trois plus jeunes joueurs de cette compétition. Il fera deux entrés en jeu contre le Danemark et les Pays-Bas. Et malgré les mauvaises performances du Cameroun avec zéro point et trois défaites, il laisse des traces prometteuses. Comme beaucoup de jeunes joueurs talentueux, la presse le compare aux plus glorieux de ses ainés et en fait rapidement le successeur de Samuel Eto’o.

 

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